Ce blog retrace notre circuit de dix jours en mai 2008, de Los Angeles à San Francisco, via Las Vegas et les parcs nationaux de l'ouest américain.

Toutes les photos sont en ligne > Album photo. L'écriture des articles est maintenant terminée. Et, suivant le principe des blogs, ils sont dans l'ordre inversement chronologique. Pour commencer votre lecture, allez directement au début, puis parcourez les messages plus récents. Et revenez régulièrement car vous n'allez pas tout lire en une fois !

Si vous avez tout vu, allez visiter mon autre blog les jardins de Den'


Et surtout, n'hésitez pas à vous exprimer en laissant des clics [ou des claques] !


En passant sur le Bay Bridge...  

Mardi 20 mai 2008, fin d'après-midi


Le temps passe toujours aussi vite, plus vite encore quand on est dans un pays aussi vaste, et que l'on pourrait voir tellement de choses. Bon, mais on peut toujours le dire comme on veut, les journées ne feront jamais plus de 24 heures.
En cette fin d'après-midi, je vous donne donc les données du problème [même si ça n'en est pas un !] : il est 16h30, nous logeons ce soir à Merced, à 220 kilomètres d'ici. Comme il y a du monde sur la route, on va compter entre 2 heures et demie et 3 heures. Et on ne va pas oublier d'ajouter une petite heure, pour la pause repas. Si tout va bien, nous devrions y être tout juste avant la nuit.

Ok, everybody, ready, go !



En attendant, comme vous commencez à me connaître, et pour vous faire patienter, je vais vous parler un peu pendant le trajet, en vous donnant en prime quelques chiffres, pour ceux que ça intéresse.
En quittant Dolores Street, prenons à gauche sur la 17th Street. J'ai cru remarquer qu'à San Francisco, les rues qui vont d'ouest en est sont numérotées de la 1st (pour la première, la plus au nord, en bas de Market Street) jusqu'à la 30th. Là, je vous le fais en version très résumée, car il y a quelques exceptions de parcours comme la 3rd qui se prolonge ensuite vers le sud. San Francisco n'est pas une ville très étendue, mais il vaut mieux consulter le plan de temps en temps pour savoir où on va... N'allez pas m'accuser de vous perdre !

Au passage, on admire toutes sortes de maisons, de style vraiment typique, et toujours très colorées. Mais faites moi penser d'en reparler plus tard.

San Francisco - Maisons typiques sur Church Street

Nous arrivons maintenant, via 7th Street, sur Bryant Street, d'où l'on peut accéder à l'I-80, James Lick Freeway au départ, qui n'est autre que l'embranchement du fameux Bay Bridge, à deux niveaux, de cinq voies chacun. En sortant de San Francisco, nous sommes sur l'étage inférieur. Sur la gauche, on a une belle vue sur les buildings du centre financier.

On aperçoit également, encore en construction en mai 2008, le complexe résidentiel des deux tours The Infinity. En avril 2005, en commençant à creuser pour les fondations, on a trouvé à seulement 6 mètres un baleinier construit en 1818, The Candace. On a estimé qu'il avait servi vers 1849 au moment de la ruée vers l'or. On me dit qu'il n'y en avait plus une once dans ses cales. Pour être honnête avec vous, je vous avoue ne pas en être certain, je n'y étais pas en 2005... Dommage !

The Infinity II, du haut de ses 137 mètres et 41 étages devient le 29ème plus grand bâtiment de la ville. Alors que The Infinity I ne fait "que" 107 mètres et 37 étages. Il faut reconnaître qu'ils ont de l'allure !

Bay Bridge, vue sur The Infinity I & II (en construction)

On reste dans les chiffres... Le San Francisco-Oakland Bay Bridge, qu'on appelle également et plus simplement Bay Bridge, fait 7 kilomètres, avec les accès et le tunnel central. Il est composé de deux parties différentes, de part et d'autre de l'île de Yerba Buena. La première part de SF et fait 2 820 mètres. Elle est composée de deux ponts suspendus reposant sur un pilier central. La deuxième, de 3 100 mètres jusqu'à Oakland, est de type pont à poutres cantilever. Il a été terminé en novembre 1936, quelques mois seulement avant l'autre pont célèbre de la ville, le Golden Gate.

Également en cours de construction, du côté d'Oakland, et pour quelques années encore, le nouveau pont qui va remplacer toute la partie est, pour la mettre aux normes sismiques. Pour tout savoir, depuis l'histoire de la construction dans les années 1930 jusqu'à l'avancement des travaux en cours, n'hésitez pas à visiter ce site (c'est en américain, certes, mais les images parlent d'elles-mêmes, et c'est assez impressionnant !).

La partie ouest du Bay Bridge

A la sortie du Bay Bridge, nous poursuivons vers l'est sur l'I-580, le long de la grande agglomération d'Oakland. C'est la troisième ville (400 000 habitants) la plus peuplée de la région urbaine de San Francisco, après San Jose, au sud de la baie, (950 000 habitants) et San Francisco (800 000 habitants).

A environ une heure de San Francisco, l'Interstate 580 traverse Altamont Pass. A cet endroit se trouvent de véritables champs d'éoliennes qui ne passent évidemment pas inaperçues. Jugez-en plutôt : ce parc éolien de 4 800 machines de modèles différents développe environ 550 000 kW ! Dès les années 1980, la Californie a été la pionnière dans la production d'énergies renouvelables avec l'implantation de plusieurs parcs éoliens. Altamont Pass représente d'ailleurs la plus grande concentration d'éoliennes du monde.

Quelques unes des 4 800 éoliennes d'Altamont Pass...

A la hauteur de Stockton, la route CA-99 oblique vers le sud-est. Nous sommes dans la vallée de San Joaquin. On considère à juste titre toute cette vallée comme l'un des greniers du pays. Elle produit en effet la moitié des fruits et légumes et 90 % des amandes, artichauts, avocats et tomates des États-Unis. Les amandes sont même le premier produit d'exportation agricole mondiale de la Californie avec près de 80 %.

Toutes les nuances de vert sont dans la nature...

Arrêt à Modesto, dans un self-service très accueillant. Après ce que je viens de dire, cela doit être normal, ici, mais je suis malgré tout impressionné par le nombre de sortes de salades différentes qui nous est proposé, ne serait-ce qu'au niveau des salades vertes. sans parler de tout le reste, et bien sûr, toujours à volonté. Par contre, pas de surprise, il me semble bien que, parmi les choix possibles pour le plat principal, il y avait ce soir du poulet rôti. De toutes façons, c'est souvent ce qu'on préfère, tout simplement parce que, au moins, on reconnaît visuellement et très rapidement ce que c'est. Dans la plupart des autres cas, on ne sait pas toujours très bien ce qui se cache sous les sauces diverses, ni ce qu'il y a en définitive dans les plats ou dans nos assiettes. Toujours est-il que c'était très bien et très bon.

L'adresse ? aucune idée, j'ai oublié de noter. Modesto est une ville-dortoir, une ville de passage, à l'origine un arrêt sur la voie ferrée Sacramento - Los Angeles, et les adresses ne manquent pas pour se restaurer...

La ville fondée en 1870 par un certain Ralston devait porter son nom, comme souvent ici. Mais comme il n'y tenait pas vraiment, les ouvriers ferroviaires ont dit que Ralston était Muy Modesto, très modeste. Et le nom est resté !

Ce sera tout pour aujourd'hui, il nous reste à peine 70 kilomètres pour rejoindre par la même route, à Merced, l'hôtel Ramada Inn.

Et c'est la tête encore pleine de toutes les belles images accumulées ce jour, depuis l'envol, ce matin de Las Vegas, (c'était ce matin ?), que nous nous endormons en pensant que demain nous serons au vert. Cela va vraiment nous changer de toutes ces grandes concentrations et constructions urbaines. Et pourtant en terme de hauteur, nous n'allons pas y perdre : il faudra lever la tête, aussi, croyez-moi.

Promis, pas question cette fois de gratte-ciel !

Mais demain est un autre jour...

Mission Dolores, aux origines de la ville  

Mardi 20 mai 2008, 16 heures


Faisons rapidement, encore une fois, un bref retour historique. C'est nécessaire si vous voulez bien suivre le guide, aujourd'hui, merci ! Cette Mission, si vous l'acceptez,... Flash-back !

Nous sommes à la fin du XVème siècle, l'Espagne entretient de nombreuses missions dans toute la Nueva España, la Nouvelle-Espagne, constituée du Mexique et des terres composant actuellement le sud-ouest des États-Unis. Ceci, bien entendu, dans le but de faciliter la colonisation de ces territoires.

Toutefois, en 1765, la Russie menace d'envahir ce que l'on appelle alors la Haute Californie. Le Roi d'Espagne envoie alors des missionnaires espagnols en avant-postes avec l'aide d'escortes militaires afin de consolider ses colonies, tout en répandant la religion chrétienne parmi les amérindiens locaux, par la même occasion.

Clochers de la basilique

Des dominicains, des jésuites et des franciscains vont ainsi fonder vingt et une Missions tout le long de la côte californienne. Ils commencent à San Diego au sud, en 1769, pour terminer à Sonoma, mille kilomètres au nord en 1823.

Qu'on s'imagine bien, à l'époque, chaque colonie ainsi créée doit se suffire à elle même. Les pères apportent le bétail, les fruits et les légumes, le ravitaillement étant quasi impossible depuis le Mexique. Il faut des mois de trajets pour parcourir de telles distances, et les bateaux sont encore de trop petites tailles. Pour le reste, les pères doivent donc faire avec les moyens du bord.

C'est donc avec l'aide des colons et des amérindiens, qu'ils utilisent les matériaux trouvés sur place, et les modes de constructions les plus simples, en commençant en priorité par l'église.

Mission Dolores, le "revedos", autel décoratif apporté du Mexique en 1776. On aperçoit le plafond, fait de poutres de séquoias, reliées de lanières de cuir, et ornées de motifs des Indiens Ohlone.

La Mission qui nous intéresse aujourd'hui est la sixième dans la chronologie. Le 27 juin 1776, une expédition d'une trentaine de familles, partie à pied depuis Sonora, et conduite par le lieutenant José Joaquin Moraga, prend possession de cette péninsule vallonnée, couverte de menthe sauvage. Le premier village qu'il fonde est ainsi nommé Yerba Buena, la bonne herbe. Non loin de là coule un ruisseau, baptisé Arroyo de Nuestra Señora de los Dolores qui signifie Ruisseau de Notre Dame des Douleurs. Pourquoi un tel nom, me direz-vous ? ce vendredi précédant le dimanche des Rameaux est, à l'époque, nommé vendredi des Douleurs, tout simplement. Voilà, vous savez tout (ou presque !)

Le 29 juin, le père Francisco Palou, qui travaille avec le père Junipero Serra, célèbre sous un abri de fortune, la toute première messe de la région.

Padre Francisco Palou, fondateur de la Mission

C'est ainsi que naît la ville de San Francisco, cinq jours avant que soit signée la Déclaration d'Indépendance.

La mission Dolores (ou Mission San Francisco de Asís) est officiellement fondée le 9 Octobre 1776. Les murs en adobe d'un mètre vingt d'épaisseur permettent à ce bâtiment de résister au tremblement de terre de 1906. Les poutres en bois de séquoia qui soutiennent le toit sont d'origine et sont maintenues par des lanières de cuir. Le plafond est décoré d'anciens motifs Indiens Ohlone. Les autels sont apportés ou fabriqués au Mexique. Les colonnes, qui semblent être en marbre, sont en fait du bois. Les feuilles d'or utilisées pour les décorations sont d'époque.

La basilique, construite à côté, a été détruite en 1906, reconstruite en 1918. On y voit notamment une sculpture de Mater Dolorosa, Notre Dame des Douleurs.
Enfin, pour terminer notre visite, à l'extérieur, on traverse le cimetière, où se trouve la statue du père Junipero Serra. La plupart des tombes datent de la ruée vers l'or, époque à laquelle San Francisco connaît une très grande expansion, et, où, en raison de nombreuses maladies, les gens meurent jeunes. [Euh... les porcs mexicains, déjà, envahissant la Californie ? Non, ce n'est pas drôle !]

Dans le jardin-cimetière, la statue du père Junipero Serra

Voilà, pardonnez-moi, je vous ai vraiment résumé tout l'histoire en trente minutes, car notre visite s'achève déjà.

Ainsi je viens de m'apercevoir, un peu tard, que je n'ai pas pris le temps de photographier la façade de ce vénérable bâtiment de plus de 200 ans. Mais vous pouvez en admirer une représentation sur le vitrail à côté du Père Palou.

The Streets of San Francisco  

Mardi 20 mai 2008, 15 heures 30


Bon, avant de continuer, je tiens à vous rassurer, que les choses soient bien claires entre nous : il n'y a pas souvent de tremblements de terre aussi graves à San Francisco. La preuve, je n'ai rien remarqué pendant que nous y étions...

Sans rire, si je tenais à en parler, précisément ce 18 avril, ce n'était pas pour vous inquiéter. Il faut savoir que chaque année, à 5h12, les familles des victimes se retrouvent devant la Lotta's Fountain, sur Market Street, lieu où les survivants s’étaient spontanément rassemblés pour retrouver leurs proches après la catastrophe. Cette fontaine avait été offerte en 1875 à la ville par l'actrice Lotta Crabtree. Bien entendu, en 2006, pour commémorer le 100ème anniversaire, des milliers de personnes étaient présentes, dont une douzaine de survivants. Après une minute de silence, des sirènes ont retenti, les cloches des églises ont sonné et une calèche de pompiers tirée par quatre chevaux a parcouru Market Street jusqu’à la fontaine.

Vue sur Alcatraz, depuis Hyde Street

Mais, pour l'heure, pas d'inquiétude à avoir, nous sommes dans le bus, sur Van Ness. C'est une grande avenue qui porte le nom du maire de la ville en 1856, James Van Ness. Cette artère traverse la ville du nord au sud, depuis la baie, jusque Cesar Chavez Street. Si je vous précise que ça monte, que ça descend, et que ce n'est bien entendu pas la seule rue dans ce cas, vous ne serez absolument pas étonnés, parce que tout le monde le sait déjà !

Il y a un proverbe qui dit, parait-il : "Quand vous êtes fatigué de marcher sur San Francisco, appuyez-vous sur elle." La ville est bâtie sur plus d'une quarantaine de collines, hautes de 60 à 275 mètres. Les rues les plus pentues se trouvent vers Russian Hill et Nob Hill, quartiers que nous longeons précisément, ainsi que Pacific Heights. De véritables montagnes russes...

Vue sur Bay Bridge, depuis le Cable Car dans la descente de California Street

Un exemple, Filbert Street, grimpe depuis Van Ness jusqu'à son croisement avec Hyde Street, puis redescend vers Leavenworth Street avec plus de 31% de dénivellation. Un autre exemple, 22nd Street, entre Vicksburg Street et Church Street. Ce sont les deux portions les plus raides.

Et attention, pour se garer dans les rues en pentes de SF, si le stationnement n'a pas été prévu perpendiculairement au trottoir, on doit bien serrer les freins (si, si, je n'invente rien), mais surtout obligatoirement tourner les roues vers le trottoir, sous peine d'amende.

Van Ness Ave / Filbert St : attention à la descente, en arrivant en haut !

Et ne croyez surtout pas que vous aurez priorité en arrivant en bas de la pente. A tous les croisements, chacune des rues comporte un panneau Stop. Bon, alors, me direz-vous, qui passe ? Et bien tout simplement, c'est dans l'ordre d'arrivée. De toute façon, mieux vaut éviter de prendre la voiture, je crois pouvoir vous dire qu'il y a peu de place pour se garer !

La ville, comme beaucoup d'autres, a un plan en damier. En urbanisme, on appelle cela un plan hippodamien, ou hippodaméen [et là, j'avoue, je ne le savais pas, il y a encore deux minutes]. Si vous voulez tout savoir, Hippodamos était un architecte grec.

Bien sûr, ce type de plan ne tient absolument pas compte de la topographie des lieux. Mais l'inconvénient de la forte pente des rues de San Francisco, qui en est l'exemple le plus célèbre, constitue pourtant un des charmes de cette ville.

Dans le Cable Car pendant la descente de California Street

Alors, les rues de San Francisco, vous connaissiez, il n'y a aucun doute. Pour certains, cela évoque une série télévisée américaine qui est passée en France dans les années 1970. Cette série mettait en scène les enquêtes de Mike Stone (Karl Malden), vétéran de la police de San Francisco avec 23 années de service. Son coéquipier, le jeune et impétueux Steve Keller (Michael Douglas, dans les quatre premières saisons), qui, sorti détective assistant de l'école de police, devait faire ses preuves sur le terrain. Entre 1972 et 1977, il y eut pas moins de 121 épisodes, et cela a contribué largement à faire connaître San Francisco et... le jeune Michael Douglas.

Jones Street, vue depuis California Street

Je ne vais pas vous citer tous les films qui ont été tournés à San Francisco. Quelques-uns sont listés sur Wikipédia. Au hasard, parmi les derniers en date que vous vous avez vus : Et si c'était vrai..., À la recherche du bonheur, Zodiac ou Harvey Milk.

Mais je ne peux pas passer sous silence la célèbre course-poursuite en voiture dans Bullitt. Ce lieutenant de police interprété par Steve McQueen dans ce film éponyme, policier américain sorti en 1968. Oui, je sais, ça date aussi quelque peu pour les plus jeunes. Mais c'est vraiment devenu un grand classique dans l'histoire du cinéma, et même une des scènes les plus réalistes qui soient, grâce à un positionnement judicieux des prises de vue, bien plus saisissant que l'utilisation de trucages ou d'images de synthèse, en définitive.

Et quand on sait que la poursuite entre Franck Bullitt, au volant de sa Ford Mustang Fastback et les tueurs à gage au volant de leur Dodge a été tournée véritablement dans les rues mêmes de San Francisco, ça ajoute encore au réalisme, non ? Souvenez-vous, la course-poursuite entre les deux voitures où poursuivants deviennent bien vite poursuivis, dure tout de même 10 minutes, pour finir un peu brusquement dans une station service...



Je vous laisse (re)découvrir cette petite séquence d'anthologie filmée il y a 40 ans. Mais je tiens à vous assurer qu'en ce qui nous concerne, notre chauffeur de bus, Ariel a manié son véhicule avec dextérité, certes, mais tout de même (beaucoup) plus calmement. Cela m'a d'ailleurs laissé le temps de prendre quelques photos pendant toute la durée du trajet. Et puis également cela nous a préparé à la quiétude des lieux que nous allons visiter dans quelques instants.

Arrivée à bon port, sur Dolores Street, et sans l'aide de DHL !

Une demie heure a suffi pour parcourir environ 8 kilomètres, mais n'oubliez pas, ça grimpe.

Juste après l'intersection entre la 16th et Dolores Street, nous sommes arrivés à destination, et DHL n'y est pour rien ! Allez, tout le monde descend.


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Message spécial, aujourd'hui, à l'attention de Stéphane (MrOizo) :
"Je te souhaite un très heureux anniversaire, mon grand !"

1906 : le tremblement de terre de San Francisco  

Mercredi 18 avril 1906, 5h12

Petit village en 1848, c’est à la ruée vers l’or que San Francisco doit son expansion. Deux ans plus tard, la ville compte déjà 50 000 habitants. En 1906, elle est devenue la neuvième métropole des États-Unis avec près de 400 000 habitants. C’est alors une ville moderne et élégante qui est devenue un véritable centre culturel.

Cette cité en plein essor va être totalement détruite le 18 avril 1906 à 5h35 du matin. Le séisme principal a eu lieu à 5h12. Son épicentre se situait à 12 km à l'ouest de San Francisco, le long de la faille de San Andreas.

Les secousses furent ressenties de l'Oregon à Los Angeles, et à l'intérieur des terres jusqu'au centre du Nevada. Le tremblement de terre et l'incendie qui en résulta restent à ce jour parmi les plus grandes catastrophes naturelles ayant touché une grande ville américaine.

Mais ce séisme d’une ampleur de 8,2 sur l’échelle de Richter n’est pas la véritable cause de la catastrophe. A cette époque, les maisons sont faites majoritairement en bois. Le vrai responsable des nombreux morts est l’immense incendie qui ravagea la ville. Seulement une demi-heure après la première secousse, on recense déjà 50 foyers d’incendie. Le feu a fait rage pendant 2 jours sous le regard impuissant des pompiers.

  • La destruction d'une métropole américaine

En 1906, San Francisco est une cité en plein essor. Ville-champignon née un demi-siècle plus tôt de la ruée vers l'or, elle est devenue à cette date la grande métropole de la côte ouest des États-Unis. Mais, le 18 avril, à 5h35 du matin, une secousse sismique d'une ampleur considérable l'ébranle et provoque un gigantesque incendie qui la détruit presque entièrement.

Bientôt reconstruite, la ville reste aujourd'hui sous la menace permanente de la grande faille de San Andreas, au cœur d'une des régions les plus instables du monde.

  • Une fière cité

C'est à l'or que San Francisco doit sa fortune. Découvert en 1848, l'année même où le Mexique cède la Californie aux États-Unis, le métal précieux que recèlent les montagnes Rocheuses provoque une véritable ruée vers l'Ouest. Petit village en 1848, San Francisco est déjà une cité de 50 000 habitants deux ans plus tard. En 1906, devenue neuvième métropole des États-Unis avec 400 000 habitants — presque la moitié de la population californienne —, cette ville moderne et élégante, dont la moitié des habitants ne sont pas nés en Californie, vit de bien autre chose que de l'orpaillage ou de l'exploitation des mines.


Après le tremblement de terre de San Francisco (1906) - Vues prises depuis un véhicule en mouvement sur Market Street Est (1'40).


Fière de ses 20 théâtres et de son Opéra, elle l'est plus encore de son quartier d'affaires, où banques et maisons de commerce prospèrent à l'ombre du grand hôtel de ville récemment construit. Or, c'est ce quartier d'affaires, symbole du dynamisme de la cité, qui se trouve totalement détruit par le gigantesque incendie d'avril 1906. En effet, beaucoup plus que le tremblement de terre proprement dit, qui, malgré son amplitude de 8,2 degrés sur l'échelle de Richter, qui en compte 9, fait peu de victimes dans une ville où les constructions sont encore majoritairement en bois, c'est l'incendie qu'il provoque qui déclenche la véritable catastrophe.

  • Un gigantesque incendie


Pour certains, ce sont les étincelles échappées des fils de tramway tombés sur le sol après la secousse, pour d'autres, ce sont les lampes à pétrole renversées qui sont à l'origine des flammes : dans une ville où le principal matériau de construction est hautement combustible, mille raisons peuvent expliquer le début de l'incendie. Une demi-heure après la secousse, en tout cas, on recense déjà 50 foyers d'incendie. Le feu fait rage ensuite deux jours durant, ravageant la moitié de la ville, tuant 450 personnes, en chassant 200 000 autres de chez elles.

Faute d'eau — les canalisations ont été rompues lors de la secousse sismique —, les autorités ne peuvent rien : les pompiers assistent à peu près impuissants à l'incendie, l'administration se contente de loger provisoirement les sans-abri dans des tentes installées en hâte dans le grand parc de la ville. L'armée, dans ces conditions, prend les choses en main. Le chef de la garnison, le commandant Funston, décrète la loi martiale et ordonne de tirer à vue sur les pillards qui voudraient profiter de la panique générale. Face à l'incapacité des pompiers, le même homme décide le dynamitage à grande échelle des bâtiments pour sauver les quartiers encore non touchés. En quelques heures, les habitants voient disparaître la plus belle artère de la ville, Van Ness Avenue, dont les façades faisaient leur orgueil. Ce sacrifice permet de protéger l'ouest de la ville, mais les quartiers est, de part et d'autre de Market Street, sont la proie des flammes : les quais et les entrepôts sur la baie, le quartier d'affaires ainsi que le quartier chinois sont totalement détruits.


Images du tremblement de terre de San Francisco (9'50).


  • Reconstruction et menace permanente

Les habitants ont à cœur d'effacer rapidement le souvenir du cataclysme. À peine un mois plus tard, le plus célèbre citoyen de la ville, William Randolph Hearst (le magnat de la presse dont s'est inspiré le cinéaste Orson Welles pour son film Citizen Kane), fait venir Sarah Bernhardt : l'actrice française joue Adrienne Lecouvreur dans le théâtre en plein air de Berkeley. La ville, reconstruite rapidement, est encore plus belle. Les nouvelles techniques de construction associant le béton et l'acier permettent de concevoir une cité entièrement nouvelle, faite de gratte-ciel.



À l'été de 1915, l'ouverture du canal de Panama est l'occasion d'organiser une grande exposition : 19 millions de visiteurs viennent alors admirer San Francisco remise à neuf. Malgré cela, aujourd'hui encore, la catastrophe de 1906 occupe une grande place dans la mémoire collective des habitants de San Francisco. Comme, avant elle, Lisbonne en 1755 ou, après elle, Tokyo en 1923, San Francisco est entrée dans la catégorie des villes martyres des tremblements de terre. Certains vont jusqu'à attribuer à la menace constante de nouveaux séismes le caractère insouciant et fantasque d'une ville dont l'atmosphère est aujourd'hui unique aux États-Unis.


La première séquence (Western Addition) montre ici de nombreux détails évocateurs d'un quartier, il y a cent ans. Le reste est tourné à l'Ouest sur Market Street (7'44)


  • La faille de San Andreas

Rectiligne sur près de 1 000 kilomètres, du nord de la baie de San Francisco au désert de Mojave, la grande faille de San Andreas fait planer une menace permanente sur la Californie. Elle correspond au contact des plaques du Pacifique et d'Amérique du Nord. Au lieu de s'enfoncer l'une sous l'autre, comme c'est généralement le cas ailleurs, ces deux plaques frottent de manière latérale.

Celle du Pacifique descend vers le sud et celle d'Amérique remonte vers le nord. Ces frottements sont à l'origine d'une instabilité sismique aussi permanente autour de San Francisco. Les sismologues ont pu évaluer qu'un tremblement de terre majeur se produisait à peu près tous les 80 ans. Avec une étonnante régularité, San Francisco a connu un nouveau séisme en 1986 (de force 7), puis à nouveau en 1989 (de force 6). Si les gratte-ciel n'ont pas bougé, grâce à leur conception antisismique, l'écroulement d'un pont a causé la mort de 50 personnes en 1989 et allumé des incendies dont l'absence de vent ce jour-là a heureusement empêché la propagation.

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Les sources de l'article, des photos et vidéos et bien d'autres informations sont disponibles sur les sites suivants, parmi quelques exemples :
Et, en bonus, pour celles et ceux qui m'ont lu jusqu'ici, un film de 46 minutes, comprenant des séquences historiques spectaculaires, des animations colorées, et des entretiens avec les experts du tremblement de terre. Shock Waves [En] a été reconnu comme un remarquable documentaire au Telly Awards 2006 et a été nominé pour un Emmy.

San Francisco : goélands et lions de mer  

Mardi 20 mai 2008, 15 heures

Cette petite croisière sur la baie était, ma foi, fort agréable. Surtout, et je le répète, quand on a la chance de "voir" quelque chose, comme aujourd'hui. C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a pas ce fameux brouillard caractéristique qui recouvre et la baie, et le Golden Gate et la ville en général !

Vous avez dû remarquer, il y avait juste un tout petit nuage sur le haut d'une des tours du pont, pour faire joli sur la photo.

Qu'il soit de Californie ou d'Audubon, ce goéland nous souhaite la bienvenue

Il y a environ 100 jours de brouillard sur la péninsule pendant l'année, principalement pendant l'été et au début de l'automne. Je vous le disais, il ne fait jamais très chaud à San Francisco : la température moyenne annuelle est d'environ 14°C, tandis que le maximum relevé est de 20°C en septembre/octobre.

Hervé nous octroie une vingtaine de minutes avant de reprendre le bus. Il y a beaucoup à voir dans le quartier.

Une carriole devant la boulangerie Boudin

Tiens, par exemple la célèbre boulangerie Boudin. Sans être chauvins [quoique, parfois, on se demande], vous serez sans doute intéressés d'apprendre qu'elle a été fondée tout juste cent ans avant ma naissance par un bourguignon nommé Isidore Boudin. Oui, je sais, ce n'était pas gagné avec un nom pareil...

Et pourtant, avec son savoir-faire, au moment de la ruée vers l'or, comme il fallait bien nourrir tous ces chercheurs affamés qui affluaient de partout, son affaire a tout de suite été prospère. Et puis, sa spécialité, justement, à Isidore, c'était le pain au levain, authentique recette française qu'il tenait de ses parents ! Avec un peu plus de temps, vous pourrez visiter le musée ouvert tous les après-midis. Sachez que c'est toujours les mêmes levures et surtout un peu de la pâte d'origine qui sont utilisées quotidiennement pour cet "Original San Francisco Sourdough French Bread".

La colonie de lions de mer [Zalophus californianus]

Sur les quais, on aperçoit bien évidemment de nombreuses mouettes... Euh, pardon on dit des goélands, car paraît-il, il n'y a que les Français pour nommer cela des mouettes. Ce sont des goélands de Californie [Larus californicus] et tout le long des quais, il y en a quelques-uns qui prennent la pose.

Mais par ici, il y a aussi une autre spécialité, j'ai nommé les otaries, ou toujours pour être plus précis, les lions de mer. Ces pinnipèdes ont pris l'habitude voilà quelques années de squatter les pontons du Pier 39. Si bien que les autorités ont décidés d'interdire l'accès aux bateaux à cet endroit ! Impossible de les rater, surtout quand on les entend aboyer en se disputant une place au soleil...

Il reste quelques places pour les goélands !

Les premiers lions de mer sont arrivés en janvier 1990, en fait, quelques mois après le tremblement de terre de 1989. Au début, ils n'étaient que quelques dizaines, mais comme ils trouvaient ici de la nourriture en abondance, et surtout parce qu'ils étaient protégés, on en a très vite dénombrés 300 quelques mois plus tard.

Les otaries de Californie se prélassant au soleil

En hiver, il y en aurait pas loin de mille, dont la plupart sont des mâles. En été, une grande partie migre au sud vers les îles Channel, au large de Los Angeles, pour la saison de reproduction. Mais il en reste toujours un bon petit groupe qui sont bien entendu une des attractions locales, pour ne pas dire les mascottes du Pier 39.

Cet artiste de rue est, n'en doutons pas, très... brillant !

Ce petit intermède m'a permis de vous présenter quelques représentants de la faune aperçus aux abords de Fisherman's Wharf. Ils vivent en toute liberté dans ce quartier et font la joie des touristes et des... photographes. Bon, je vous l'accorde, les chevaux sont en bonus, mais bien présents, eux aussi... pour le plaisir des visiteurs, j'imagine !

Et déjà, il est l'heure de poursuivre notre visite de la ville !

Non, non, soyons sérieux, nous ne tiendrons pas tous dans cette calèche. La balade doit être sans doute bien sympathique, mais je vous laisse la place.

Les chevaux vapeur, eux, ronronnent déjà lorsque nous prenons place dans le bus.
Allez, hop, on y va ! Everybody ? Go !

La baie de San Francisco  

Mardi 20 mai 2008, 14 heures


Une petite croisière sur la baie de San Francisco, cela vous tente ? Suivez-moi à bord du Harbor Queen, portant pavillon de la Red and White Fleet. N'oubliez pas votre petite laine, même par grand soleil, car il y a toujours une bonne petite brise marine, sans compter les embruns. Et bien entendu, ouvrez grands vos yeux, et mémorisez tout cela (neurones et numériques sont fortement conseillés). Sur les oreilles, vous aurez à disposition un casque avec le lecteur qui va bien. Il vous permet, en huit langues, d'avoir toutes les informations utiles et les explications historiques nécessaires. J'avoue, je n'ai sans doute pas tout retenu... alors je vais vous faire un petit résumé.

Sous le Golden Gate Bridge

Ainsi, si vous ne vous en souvenez pas, vous apprendrez que la baie est longue d'environ 80 à 100 km du nord au sud et large de 5 à 20 km d'est en ouest. C'est un estuaire peu profond, qui rejoint l'océan Pacifique par le chenal du Golden Gate s'étendant du nord au sud parallèlement à la côte. La baie draine les fleuves Sacramento et San Joaquin prenant leur source dans la Sierra Nevada avant de se jeter dans l'océan Pacifique. En fait, ces deux fleuves débouchent dans la baie Suisun, puis dans le détroit de Carquinez et rejoignent la Napa River à l'entrée de la baie de San Pablo.

C'est un peu compliqué, non ? Alors, vous serez heureux d'apprendre que, pour simplifier, on appelle cet ensemble la "baie de San Francisco", tout simplement. Et on dira que sa superficie est d'environ 4 000 km², toujours dans un souci de simplification.

San Francisco vue depuis la baie

En une heure, nous allons faire route vers le Golden Gate Bridge, puis après avoir fait un large demi-tour, nous contournons l'île d'Alcatraz. Ce court diaporama vous en donne un petit aperçu. Et vous avez toujours aussi la possibilité de cliquer sur la légende de chacune des photos illustrant les articles.



[télécharger la vidéo ici]

Ah, le Golden Gate Bridge ! Le symbole même de San Francisco, bien sûr ! A ne pas confondre avec le Bay Bridge, surtout. Il est en effet très aisément reconnaissable par sa couleur dite "orange international" et par l’architecture de ses deux tours, reliée par deux câbles d'un mètre de diamètre.

Le Pont de la Porte d'Or relie la pointe nord de la péninsule de SF à la ville de Sausalito, située à la pointe sud de la péninsule du Comté de Marin. C'est un pont suspendu ancré au sol, ouvert à la circulation autoroutière, mais aussi aux cyclistes et aux piétons. Sachez qu'il fait 2,6 kilomètres de long, soit une bonne trentaine de minutes en faisant son jogging.

Al Capone a séjourné à Alcatraz

On aperçoit de nombreux pélicans en vol. Tiens, justement, le nom de l'île que l'on aperçoit maintenant vient de l'espagnol, alcatraces (étranges oiseaux, pélicans).

L'île d'Alcatraz a également sa réputation bien particulière. Nommée aussi The Rock, elle est située face au Wharf. Forteresse militaire en 1850, puis prison militaire en 1909, elle devient prison fédérale de haute sécurité en 1934 et ce, jusqu'en 1963. Ses murs, dont on ne s'échappait pas, ont connu par exemple un certain Al Capone. Il en a été un des premiers occupants.

L'île d'Alcatraz, prison fédérale de 1934 à 1963

Pour la petite histoire, 14 tentatives regroupant 36 détenus ont eu lieu en 29 ans. Officiellement, aucun détenu n'est jamais parvenu à s'évader vraiment d'Alcatraz en rejoignant le continent, souvent emportés par les courants marins froids et contraires. Cinq prisonniers ne furent jamais retrouvés, et ont été considérés comme disparus et présumés noyés.

Maintenant c'est un site historique qui se visite.

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